Une page de l'histoire du quartier Saint-Lucien se tourne, à Beauvais. En 2025, l'un de ses bâtiments emblématiques, l'immeuble B, qui enjambe l'avenue de l'Europe, va être démoli dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain. Accompagnés pour leur relogement par l'OPAC de l'Oise, les derniers résidants de la "barre B", s'apprêtent à la quitter, la tête pleine de souvenirs.
D’abord réticent à l’idée de quitter l’immeuble B et l’appartement qu’il occupe depuis 1997, Eric se dit maintenant « heureux » d’emménager avec sa grande fille dans un F3 neuf, situé en rez-de-jardin, avenue Marcel Dassault, à Beauvais. Il a même hâte, car il compte bien y fêter son 62e anniversaire, le 13 octobre !
Ce déménagement est pour lui synonyme de nouveau départ, après 27 ans passés dans le bâtiment qui va être démoli, dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain. « J’ai refusé catégoriquement de réemménager à la Soie-Vauban, car je ne voulais pas retrouver le même environnement », explique ce passionné de moto Harley-Davidson, de guitare et d’informatique, qui a été accompagné tout au long de son processus de relogement par l’OPAC de l’Oise.
Bien entendu, il va laisser dans son appartement du quartier Saint-Lucien, quartier où il a de la famille et où il a travaillé, de précieux souvenirs. « Pour moi, le moment le plus important est lorsque j’ai rénové la chambre de bébé de ma fille, qui a aujourd’hui 22 ans ! Je l’ai refaite une deuxième fois quand elle a grandi ».
Voisines à la Soie-Vauban, « chacune d’un côté du porche », elles seront également voisines avenue Marcel Dassault. Mère et fille, Marie-Ange, 67 ans, et Ludivine, 46 ans, n’imaginaient pas un instant être séparées en quittant l’immeuble B, qui va être démoli en 2025, dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain de Beauvais. L’OPAC de l’Oise, lors du processus de relogement, a été attentif à ce souhait.
Pour toutes les deux, c’est une page de leur vie qui se tourne. Marie-Ange a passé 47 ans dans son appartement du 9e étage, allée des Tilleuls. Un an après son mariage, en 1976, celle qui a grandi au Petit-Sarcus y emménage. « Je travaillais à l’hôpital, raconte-t-elle, et c’était très pratique pour moi : je n’ai jamais passé mon permis. » Elle voit grandir sa fille, puis arriver ses petits-enfants, Chloé et Gaëtan, aujourd’hui âgés de 15 et 17 ans.
Retraitée depuis 10 ans, elle s’occupe désormais de personnes âgées du quartier, où « je me plais plutôt bien, car je connais du monde, car beaucoup d’habitants de la Soie-Vauban travaillent à l’hôpital ». Pour Ludivine aussi, c’est un nouveau chapitre de sa vie qui s’ouvre avec son départ de la Soie-Vauban. Un quartier qu’elle a quitté à l’âge de 30 ans, avant d’y revenir 5 ans plus tard pour poser ses valises dans son appartement du 8e étage, allée des Tilleuls.
En préparant les cartons, « On ouvre des placards qu’on n’avait pas vu depuis des années », note, émue, Ludivine, qui a redécouvert d’anciens courriers et de vieilles photos. Mais les deux femmes sont décidées à regarder vers l’avenir. Toutes deux apprécient déjà leur futur environnement. « On ne sera pas au cœur d’un quartier et il y aura des commerces à proximité », souligne Ludivine. Quant à Marie-Ange, elle va profiter de ce déménagement pour changer de meubles. Toutes deux adressent un satisfecit aux équipes de l’OPAC de l’Oise : « On a été très bien accompagnées, on nous a toujours tout bien expliqué, et lorsqu’on appelait, on nous a toujours répondu. »
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